Cet article est le premier d’une petite série qui va traiter de l’adressage IP. Avant d’aborder la version 6 d’IP dans des articles ultérieurs, commençons par traiter la version 4 (la version courante, même si cela peut déplaire aux plus avant-gardistes d’entre nous).
Une adresse ? Pour quoi faire: je n’envoie pas de courrier?
Effectivement, pour ceux qui débutent dans le réseau, le terme d’adresse doit plutôt être associé dans leur esprit aux services postaux. Mais, dans les réseaux informatiques, on a souvent les mêmes problématiques que dans la distribution postale et on a souvent des solutions semblables….
Effectivement, une adresse IPv4, c’est donc (comme pour une adresse postale) une identification du destinataire posée sur l’enveloppe (le facteur n’a donc pas besoin d’ouvrir le courrier pour identifier à qui il doit l’acheminer). Elle permet aux services postaux de savoir à qui délivrer l’enveloppe.
Dans le monde des réseaux, l’enveloppe est ce que l’on appelle un paquet (ou plus exactement l’entête du paquet), et l’adresse est simplement une succession de 32 bits.
Représentation décimale pointée de l’adresse IPv4
Comme 32 bits, c’est pas quelque chose de particulièrement adapté à l’esprit humain, on va séparer ces 32 bits en 4 groupes de 8 bits et on converti la valeur de chaque groupe dans le système décimal. On obtient donc 4 nombres compris entre 0 et 255 que l’on sépare d’un point: c’est la notation décimale pointée. Par exemple, 192.168.0.63 est la représentation décimale pointée de 11000000101010000000000000111111 : c’est quand même plus simple d’utiliser cette représentation, non ?
Structure hiérarchique de l’adressage IPv4
Pour faciliter le traitement du courrier dans le « réseau postal », l’adresse est conçue de façon hiérarchique: on précise le pays, puis à l’intérieur du pays la ville, puis, dans la ville, la rue, et le numéro de la rue. Donc, pour une lettre partant de France vers les États-Unis, peu importe le numéro de la rue et la rue elle-même, il faut que La Poste française envoie la lettre aux US. C’est une fois de l’autre côté de l’Atlantique que l’on pourra chercher à envoyer le courrier dans la bonne ville puis faire l’acheminement final par le facteur en charge de la rue désignée.
Pour les réseaux informatiques, on fait la même chose: notre adresse IPv4 est une adresse hiérarchique. C’est à dire qu’elle est séparée en deux parties: la partie « réseau » et la partie « hôte ». La partie « réseau » correspond à l’adresse postale jusqu’au nom de la rue. La partie « hôte » permet de connaitre le numéro dans la rue (comprendre: la machine dans le réseau IP considéré).
L’acheminement du paquet va se faire comme pour le service postal: il faut d’abord acheminer le paquet jusqu’au réseau avant de trouver la bonne machine sur ce réseau. Il faut donc identifier la partie « réseau » de l’adresse. Seulement voilà, avec la technologie IPv4, cette partie n’est pas fixe: on n’a pas toujours le même nombre de bits dans la partie réseau… cela va dépendre…
Comment extraire la partie réseau ?
C’est là qu’intervient le fameux masque: le masque de réseaux (parfois appelé sous-réseau). Le masque de réseau permet d’identifier la partie réseau et la partie hôte d’une adresse IPv4. Pour cela, le masque (sur 32 bits donc, comme une adresse IP) est toujours constitué d’une succession de bits positionnés à 1 (c’est la partie réseau) puis une succession de bits positionnés à 0 (c’est la partie hôte).
Un exemple: 11111111111111111111111100000000 est un masque qui indique que les 24 premiers bits (vous pouvez recompter… ou me faire confiance sur ce nombre 😉 ) de l’adresse IP est dans la partie réseau.
Différentes notations du masque de (sous) réseau
Comme pour une adresse IP, la succession de 32 bits n’est pas très facile à manipuler (à part pour les machines). Pour l’homme, on va utiliser une notation plus facile à utiliser:
- Notation 1: 192.168.0.63/24 – cela signifie que dans l’adresse IP 192.168.0.63, les 24 premiers bits identifient la partie réseaux (donc la partie réseau est donc 192.168.0 et 63 représente la partie « hôte »).
- Notation 2: On peut également noter le masque avec la notation décimale pointée. Dans ce cas, on dira que le masque réseau est 255.255.255.0
Dans ce billet, on a expliqué le B.A.-BA de l’adressage IPv4, dans un prochain article, nous pourrons aller un peu plus loin: expliquer les adresses réservées, les masques de taille variables, etc. En attendant, dites moi vos doutes et vos zones d’ombres sur le sujet. Et pour les formateurs qui me lisent, quelles astuces utilisez-vous pour aider vos élèves à comprendre les fondamentaux de l’adressage IP?
Merci , bien que c’était juste du ba-ba pour nous autres professionnels, c’est tout de même édifiant
Merci bien